2017-2027 : co-construire des options
De « Quelle France dans 10 ans ? », 2017-2027 a hérité l’ambition prospective et le mode projet. La filiation s’arrête là. 2017-2027 est une autosaisine : France Stratégie décide, avec ce projet, de contribuer au débat public en amont des élections. L’ambition est dès le départ d’ouvrir l’institution sur l’extérieur, signe de sa maturité et de sa volonté de donner un sens à la concertation : soumettre au débat contradictoire le diagnostic élaboré en interne, appeler à contribution pour co-construire des options, communiquer sur les « actions critiques ». L’expérience acquise lors des consultations sur le compte personnel d’activité a préparé le terrain, mais c’est bien l’engagement de toutes les équipes qui a permis de l’occuper.
Lignes de faille : un portrait de la France
2017-2027 n’a pas seulement inscrit la capacité d’expertise de l’institution dans un projet ouvert, il a aussi permis d’affirmer la transversalité et la pluridisciplinarité des compétences. Le rapport Lignes de faille. Une société à réunifier témoigne des mêmes forces, de la même « aventure humaine ». À l’origine, il y a le désir de comprendre ce qui divise vraiment les Français et à quelles conditions dépasser ces fractures pour leur permettre de se reconnaître un avenir commun. Au final, il y a un rapport, nourri par un cycle de douze séminaires qui ont associé au débat la société civile, par un sondage d’opinion qui a permis de recueillir les perceptions des Français et par un travail de recherche et d’analyse de données croisant la sociologie, l’économie et l’Histoire. La méthodologie, ici comme pour 2017-2027, dit beaucoup sur l’institution. La diversité des sources de l’expertise, l’implication des équipes et l’engagement sur la durée, l’enrichissement et le décloisonnement de l’analyse via les contributions et la concertation, l’invitation au débat, le portage des travaux et l’audience, large, qui en résulte… traduisent la volonté de participer au débat public mais aussi – surtout – de faire participer.
Évaluer : une mission d’intérêt général
Le programme de travail de France Stratégie est exigeant. Et les travaux de l’année 2016 ont donc suivi son fil directeur, majoré de ses grands projets transversaux. Mais l’institution a aussi pour mission de répondre aux commandes ministérielles le cas échéant et d’évaluer les politiques et les dispositifs publics dont l’examen est, pour certains, prévu par la loi. Là aussi, 2016 fut une année « riche ». Évaluation du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), examen des effets à mi-parcours du programme d’investissements d’avenir (PIA), bilan de quinze ans de politiques d’innovation en France… l’évaluation a occupé une place centrale dans l’activité.
Sur le front des saisines : une demande de diagnostic
Au-delà de l’évaluation, l’expertise de France Stratégie a aussi été mobilisée sur des demandes spécifiques, souvent à caractère interministériel. Ce fut typiquement le cas du travail d’estimation des gains économiques qu’occasionnerait un plan de lutte – efficace – contre les discriminations sur le marché du travail. Une commande conjointe de François Rebsamen, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, et Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports.
C’est le même appel à la réactivité et au champ de compétences de France Stratégie – en termes d’expertise mais aussi d’animation de la concertation – qui soustend la commande de Myriam El Khomri, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, quand elle charge France Stratégie de piloter, avec la Dares, la concertation en faveur de l’insertion professionnelle des jeunes. Ouverte le 27 septembre 2016, elle a couru jusqu’en décembre, jalonnée de six séances de travail, pour se conclure par la remise d’un rapport à la ministre en janvier 2017. Un travail « exigeant », donc, pour reprendre ses propres termes !
Éclairer l’avenir : une ardente nécessité
« L’ardente obligation » de la planification a laissé place à la nécessité d’anticiper, si ce n’est de prévoir, les mutations et les risques à venir. C’est aussi une mission à laquelle France Stratégie a largement répondu en 2016.
En poursuivant le cycle de débats mensuel « Mutations technologiques, mutations sociales » co-organisé avec l’EHESS et Inria et les rencontres du Club de prospective territoriale. En imaginant des « idéaux-types » pour notre École suivant des scénarios prospectifs variant la finalité éducative. En lançant un cycle d’ateliers-débats dédié aux Smart Cities. En interrogeant l’avenir de la zone euro, celui de la croissance et des gains de productivité dans un monde aux ressources limitées marqué par un changement de régime du progrès technique. En questionnant aussi l’avenir du travail et de l’emploi à la lumière de ses plus récentes évolutions – ubérisation, automatisation, économie circulaire…
Autant de sujets d’avenir, pour n’en citer que quelquesuns, qui appellent un éclairage de la décision publique dès aujourd’hui.
Communiquer : la loi du plus grand nombre
Publications
rapports / documents de travail / notes d'analyse / billets / actes de colloque / mises de jeu
2016 est aussi une année de communication avec un accent particulier porté sur le large public et la volonté de s’emparer des innovations numériques qui permettent une communication dite « multicanale ». Toucher toutes les personnes, du public expert au public simplement intéressé, est une ambition qui a poussé l’institution à décliner chacune de ses productions dans des formats accessibles au plus grand nombre.
Depuis l’article publié sur le site strategie.gouv.fr qui décrypte nos travaux, même « techniques », jusqu’au tweet, en passant par des reportages de terrain vidéo – le Grand Angle –, des podcasts, des infographies et, depuis 2016, une lettre d’information nouveau format – Le Supplément – qui offre des contenus plus variés et plus accessibles en rapport avec notre actualité. Un travail « de fourmi » qui permet de verser concrètement au débat public des connaissances et des informations qui appartiennent par définition à tous.