La notion d’économie circulaire a été introduite dans le droit français par la loi de transition énergétique pour la croissance verte du 17 août 2015, qui vise à « dépasser le modèle économique linéaire consistant à extraire, fabriquer, consommer et jeter en appelant à une consommation sobre et responsable
des ressources naturelles et des matières premières primaires ». La Commission européenne a confirmé cet objectif dans son « Paquet économie circulaire » présenté le 2 décembre 2015.
Comment évaluer cependant qu’une économie devient plus circulaire ? La réduction des impacts environnementaux liés à la consommation pourrait être mesurée par une empreinte écologique par habitant, mais les indicateurs cherchant à sommer ces impacts font débat. Quant à la consommation de ressources, dont l’économie circulaire vise à « fermer la boucle », l’analyse bute également sur l’hétérogénéité des matières considérées, qu’il s’agisse de matières premières ou issues de déchets. Pour autant, en mobilisant une batterie d’indicateurs partiels d’ores et déjà disponibles, cette note suggère qu’il reste du chemin à parcourir pour parvenir à découpler la croissance économique française et celle de la consommation des ressources qu’elle induit, et à diminuer son impact environnemental.
Cette note propose également d’approcher l’économie circulaire via un indicateur — nouveau — d’emploi. Le passage vers une économie plus circulaire implique en effet des réallocations sectorielles d’emploi entre les activités intensives en matières et celles qui contribuent à les économiser. Sont en première ligne les « éco-activités », qui participent directement à la préservation de l’environnement, mais aussi de nombreux secteurs comme la location, la réparation et le réemploi ou la réutilisation, qui allongent la durée de vie des biens et réduisent la production de déchets. Portée par la révolution numérique, une telle mutation pourrait s’accompagner d’une modification radicale des modèles d’affaire économiques. Après avoir défini le périmètre de ces activités, la note évalue le volume d’emploi aujourd’hui concerné à 800 000 emplois équivalents temps plein1.
1. Voir aussi Jolly C. et Douillard P. (2016), « Approfondissement méthodologique pour l’évaluation de la circularité de l’économie », Document de travail, France Stratégie, avril.