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Note d'analyse
Publié le
Jeudi 16 Février 2023
En ville, se loger est hors de prix. En périphérie, se déplacer coûte cher. Ce vieux refrain vaut-il de la même manière selon la taille de l’agglomération ? Ou selon la distance au centre ? La métropolisation, réputée si bénéfique pour l’emploi ou les revenus, pourrait avoir des effets moins positifs sur le coût de la vie – abordée ici sous l’angle des dépenses de logement et de transport. L’analyse se fonde sur les données de l’enquête Budget de famille et sur un zonage en dix territoires qui croise la taille des « aires d’attraction des villes » ou AAV de l’Insee et la localisation des communes dans ces aires.
NA 117 - Logement transport - Image principale

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quels arbitrages ?

Quand on considère les dépenses agrégées de logement et de transport, les écarts entre territoires paraissent d’abord importants, mais ils s’expliquent en grande partie par les différences de composition sociodémographique des ménages. À caractéristiques de ménage donné, ces dépenses cumulées ne diffèrent pas significativement d’un type de territoire à l’autre. La région parisienne fait toutefois exception : quand on tient compte de la composition sociodémographique, les écarts par rapport aux autres territoires sont réduits de moitié, mais restent importants.

S’agissant du seul logement, les dépenses sont d’autant plus élevées que la métropole est importante et qu’on s’approche de son centre. À caractéristiques données, un ménage parisien dépense 30 % de plus qu’un ménage résidant dans un pôle urbain d’une aire de 200 000 à 700 000 habitants, qui lui-même dépense 10 % de plus qu’un ménage en milieu rural. À surface de logement égale, ces écarts seraient encore plus larges, respectivement plus de 75 % et plus de 40 %. En somme, les ménages compensent les prix élevés par des surfaces plus petites.

Concernant le transport, il n’apparaît pas de forte variabilité selon la taille de l’AAV mais, à l’intérieur des aires, les dépenses sont plus élevées en périphérie que dans les pôles. L’écart est en moyenne de l’ordre de 20 % entre le pôle et la périphérie des aires de plus de 200 000 habitants. Mais il porte sur un niveau de dépenses trois fois moins élevé que pour le logement. Les frais liés à la voiture et son coût d’amortissement pèsent trois fois plus que les dépenses en carburant.

NA 117 - Graphique page 1

Les opinions exprimées dans ce document engagent leurs auteurs
et n'ont pas vocation à refléter la position du gouvernement.

Consultez également la note d'analyse 118 - Restes à dépenser et territoires

Auteurs

Boris Le Hir
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Libre
Boris
Le Hir
Anciens auteurs de France Stratégie
Pierre-Henri Bono, Economie
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