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En France, les politiques d’adaptation au changement climatique ont pris du retard par rapport aux politiques d’atténuation, car elles ont longtemps sonné comme un aveu d’échec. Leur forte dimension territoriale implique qu’elles soient conçues et mises en oeuvre localement. Mais les décideurs locaux sont confrontés à un défi de taille : ils doivent assumer politiquement la situation, faire des choix d’investissement potentiellement coûteux pour prévenir des crises qui auront lieu dans un avenir relativement lointain, dont les risques et les impacts sont incertains, les solutions d’adaptation complexes et les annonces anxiogènes.
Afin de prendre la mesure de ce défi collectif, nous avons interrogé des acteurs de trois territoires, qui ont chacun leur expérience de la résilience territoriale et de l’adaptation au changement climatique : à titre préventif, pour Grand Poitiers ; par une expérience séculaire de la gestion du risque d’inondation, pour Dunkerque ; ou à la suite d’une catastrophe naturelle, dans les vallées de la Roya, de la Vésubie et de la Tinée.
Il en ressort que les connaissances scientifiques sur le changement climatique sont bien diffusées, mais qu’il manque un accompagnement méthodologique et technique auprès des décideurs locaux pour qu’elles soient traduites en actions. Cette mise en oeuvre opérationnelle suppose plusieurs conditions : une connaissance fiable et localisée des impacts du changement climatique ; une définition claire des critères de résilience ; un accompagnement liant à la fois les questions techniques et la conduite du changement ; une proximité des services de l’État avec les porteurs de projets pour créer une relation de confiance et la possibilité d’un dialogue.
L’expérience de la catastrophe − comme la tempête Alex dans l’arrière-pays niçois en octobre 2020 − reste malheureusement le déclencheur le plus efficace du passage à l’action. Mais elle peut aussi être contre-productive, au sens où il est nécessaire de dépasser la gestion de crise traditionnelle et les réponses de court terme pour prendre des mesures préventives et systémiques.
La multiplicité des acteurs ayant compétence sur un ou plusieurs champs de l’adaptation au changement climatique fait de la gouvernance un défi de taille. Une piste consisterait à améliorer la coordination locale en affirmant la place de la Région et du préfet de région dans la mise en cohérence des objectifs et des stratégies d’adaptation sur le territoire régional, et en renforçant le rôle du préfet de département comme fédérateur des acteurs locaux. Les expériences de passage à l’action les plus réussies sont celles où les cofinancements viennent consolider la coopération entre les acteurs. L’élaboration des diagnostics de vulnérabilité et la définition des critères de résilience des projets devraient être un préalable à leur cofinancement par l’État. Enfin, le dialogue entre les services déconcentrés de l’État, les élus ou les porteurs de projets doit être constant, sur la base des retours d’expérience, afin que l’adaptation soit, pour les territoires vulnérables, moins une contrainte qu’une opportunité désirable.
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et n'ont pas vocation à refléter la position du gouvernement.