Ce document de travail fait le point sur les enjeux méthodologiques relatifs à ces évaluations puis revient sur les éléments de quantification disponibles dans la littérature institutionnelle française, sous la forme de dix fiches sectorielles : ressource en eau, agriculture, forêt, risques littoraux, biodiversité, énergie (offre et demande d’électricité), infrastructures et réseaux, bâtiments, tourisme, santé. Il s’agit d’une vision à date de la littérature « grise » contribuant à la décision publique, et non d’une revue complète de la littérature scientifique récente en matière de risque climatique (un tel travail serait pertinent par ailleurs).
Il apparaît qu’une estimation fine, par secteur ou par territoire – dans le cadre d’une approche plus systémique –, reste encore un défi : l’hétérogénéité des horizons de temps et des scénarios climatiques retenus rend difficile la comparaison entre travaux et plusieurs risques identifiés qualitativement demeurent peu quantifiés. Dans beaucoup de cas, les évaluations sectorielles ne permettent pas de dégager un ordre de grandeur du coût des dommages. Le pilotage de l’évaluation des risques climatiques gagnerait à être renforcé, afin notamment de définir un cadre méthodologique d’évaluation conçu explicitement pour orienter les politiques publiques et provoquer l’action. Dans ce contexte, les liens pouvant exister entre atténuation et adaptation devront être pris en compte.
La connaissance des impacts du changement climatique doit être améliorée à tous les maillons de la chaîne de causalité, et en priorité à la maille territoriale, dans la perspective de piloter les politiques d’adaptation élaborées en grande partie à cette échelle. Les données collectées localement pourront servir de base à la construction d’une vision de la vulnérabilité nationale aux effets du changement climatique, vision pouvant s’appuyer sur un cadre méthodologique commun. Cependant, au regard de la complexité des transformations envisagées, les choix de politique publique devront se montrer robustes face aux incertitudes intrinsèques aux différents exercices de prospective. En tout état de cause, les besoins en matière d’évaluation des impacts ne doivent pas retarder la mise en œuvre des actions d’adaptation : dès lors que des actions dites « sans regret » ont pu être identifiées, celles-ci peuvent être déployées sans délai.
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