Huit à onze millions de personnes accompagnent au quotidien un proche en situation de maladie ou de handicap, ou en perte d'autonomie due à l'âge. Aussi, malgré une implication personnelle que beaucoup estiment « naturelle », de nombreuses enquêtes mettent en évidence les impacts négatifs du rôle de l’aidant sur leur état de santé, leur bien-être mais aussi sur leur vie sociale, professionnelle et leurs revenus. C’est pourquoi leur reconnaissance et leur soutien représentent un enjeu social important. Le soutien des aidants est aussi un enjeu sociétal croissant, auquel les employeurs sont confrontés. La mobilisation des entreprises est donc déterminante, et une attention toute particulière doit être apportée à la situation spécifique des aidants en emploi.
Près de la moitié des proches aidants occupent un emploi et près d’un salarié sur dix est proche aidant par ailleurs. Aménagements des horaires de travail, réductions du temps de travail, arrêts de travail, démotivation voire démissions, sont autant de conséquences qui pèsent directement sur la situation du salarié aidant, mais aussi sur l’entreprise. Plusieurs études en démontrent l’impact financier important pour les entreprises. A ce titre, il s’agit d’un objectif relevant pleinement de la RSE.
La stratégie nationale « Agir pour les aidants 2020-2022 » lancée par le Premier ministre en octobre 2019 fait de la conciliation entre la vie professionnelle et personnelle des aidants une priorité. C’est dans ce contexte que Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l'Autonomie, Sophie Cluzel, secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées, et Olivia Grégoire, secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale, solidaire et responsable ont saisi la Plateforme RSE.
Les membres de la Plateforme RSE sont invités à proposer des mesures susceptibles d’encourager les entreprises à s’engager dans des démarches volontaristes visant une meilleure prise en compte de la situation de leurs salariés-aidants pour une meilleure conciliation vie professionnelle et vie personnelle. En particulier, leurs travaux porteront sur les conditions nécessaires à l’élargissement des critères de la RSE à cette problématique, sur l’identification des leviers en faveur d’une intégration et d’une appropriation effectives de cet enjeu par les entreprises. Ils porteront aussi sur le développement et la valorisation de pratiques exemplaires. Une attention particulière sera portée aux petites et moyennes entreprises. Ils s’appuieront notamment sur un recensement des pratiques des entreprises et des outils disponibles, et sur un dialogue avec l’ensemble des parties prenantes, dont les associations représentatives des proches aidants.
L’avis de la Plateforme RSE est attendu pour le 1er février 2022.