Téléchargez la note d'analyse 134 - Quel rebond local après des pertes d’emplois massives ?
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L’emploi dans les zones ayant connu une perte d’emploi salarié importante pendant la crise a divergé de celui des zones avec des caractéristiques similaires mais qui ont été moins ou pas affectées. Alors que le décrochage initial de l’emploi salarié était en moyenne de 2,7 % en 2009 par rapport à ces zones, il est de 4,3 % en 2019. L’effet multiplicateur estimé est ainsi d’environ 1,6 : la perte d’un emploi pendant la crise financière se traduit en 1,6 emploi en moins en 2019. Ainsi, un choc important durant une courte période peut laisser des séquelles durables, qui s’accentuent au fil des ans.
Par ailleurs, l’amplification au cours du temps de l'écart de l'emploi entre les zones les plus touchées et celles qui l’ont moins été est principalement la conséquence d’un décrochage de l’emploi non industriel. En effet, alors que l’écart pour les emplois industriels se stabilise à partir de 2010, celui pour l’emploi non industriel s’accroît avec le temps.
Ces résultats restent valables si l’on considère séparément les zones qui étaient dynamiques avant la crise et celles qui étaient en perte de vitesse. Toutefois, il semble que le choc négatif d'emploi a davantage d'impact dans les premières que dans les secondes.
Au-delà des résultats moyens présentés ci-dessus, on note que plus de la moitié (54 %) des zones très touchées par la crise ont un emploi en 2019 encore significativement inférieur à ce qu’il aurait été sans les destructions d’emplois des années 2008-2009. L’impact sur l’emploi pour ces zones peut être considérable : pour la moitié d’entre elles, la baisse de l’emploi est supérieure à 8,8 % (par rapport aux zones dont la dynamique était comparable avant 2008-2009) et, pour un quart de ces zones, elle dépasse 10,2 %.
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