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Rapport
Publié le
Mardi 23 Juillet 2024
À l’issue de plusieurs mois de travaux, d’auditions et de discussions en séance, le Conseil de l’âge a adopté en juillet 2024, un document d‘Éclair’âge brossant un vaste panorama des comportements conjugaux et configurations familiales chez les seniors. Il montre que les mutations démographiques et sociologiques profondes que connaissent les couples et les familles dans notre pays concernent également les seniors.

Téléchargez l'Eclair'âge - Panorama des comportements conjugaux et configurations familiales chez les seniors

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Si la vie en couple reste le modèle majoritaire chez les plus de 65 ans, elle recule avec les années. Les femmes âgées sont plus exposées aux conséquences des événements de la vie et notamment aux séparations. Le maintien en couple peut par ailleurs les exposer à des violences. Ces constats sont importants pour les objectifs que l’on devrait fixer en matière d’assurance contre les risques de la vie auxquels sont confrontés les seniors.

À ce titre, le Conseil de l’âge propose des orientations pour les politiques publiques, qui doivent mieux accompagner les seniors en situation de fragilité notamment du fait de leur situation conjugale ou familiale. 

En synthèse, les transformations sociétales concernant les couples (hausse des ruptures d’union, baisse de la fécondité, etc.) touchent, également, et de plus en plus, les seniors.

  • Si le modèle de personnes âgées, vivant en couple marié ensemble à leur domicile, reste majoritaire pour les personnes de 65 ans et plus, surtout pour les hommes, les femmes sont plus souvent seules : à 65 ans, elles vivent autant seules (46 %) qu’en couple (45 %) et à 85 ans majoritairement seules (59 % contre 14 % en couples).
  • Le nombre de mariages se réduisant et l’espérance de vie des hommes se rapprochant de celle des femmes, la structure de la population des retraités par état matrimonial se modifie. La forte croissance des divorces et des remises en couple, en lien avec le comportement des générations du baby-boom aux pratiques de divorce plus prononcées que leurs aînées, réduit la part des veuves parmi les femmes de 65 ans et plus.
  • Les seniors, au-delà de moins vivre en couple, vivent également moins avec leurs enfants. En 1982, 25 % des personnes de 80 ans et plus en ménage ordinaire vivaient avec des enfants : ils n’étaient plus que 10 % en 2011. Quand ils ne cohabitent pas avec un enfant, les seniors en sont plus éloignés géographiquement que dans le reste de l’Europe.
  • La résidence en Ehpad, à tous les âges, concerne très majoritairement des personnes sans conjoint. Sur 20 résidents en Ehpad, qui sont principalement des femmes très âgées, 17 sont seuls et 3 ont un conjoint, qui vit dans 2 cas sur 3 en dehors de l’établissement.
  • La réversion continue d’assurer en moyenne un maintien de niveau de vie pour le conjoint survivant, alors que les divorces entraînent une perte, de 24 % en moyenne au moment du divorce, d’autant plus importante qu’ils surviennent tardivement. o Le HCFEA se positionnera sur les propositions formulées par le COR en matière de droits familiaux et conjugaux de retraite. Pour toute évolution à l’avenir de ces derniers, le Conseil de l’âge estime que le principe de limiter la perte de niveau de vie du conjoint survivant doit être impérativement conservé.
  • L’augmentation prévisible dans les vingt années à venir du nombre de seniors n’ayant ni conjoint ni enfant entraîne un risque de diminution du potentiel d’aide de la part de proches aidants. Le Conseil de l’âge invite à provisionner à ce titre une augmentation des volumes d’interventions d’aidants professionnels ainsi que les financements publics permettant de les solvabiliser.
  • Enfin, les seniors en couple auront à gérer des années supplémentaires de vie commune à la retraite (de 7 000 jours aujourd’hui à 9 000 jours à terme). Ils devraient pouvoir plus facilement bénéficier des services de conseil conjugal et de médiation familiale. Par ailleurs, il existe des situations de « cohabitation subie » par certaines femmes, vivant auprès de conjoints violents ou toxiques. Le Conseil de l’âge estime qu’il est nécessaire de mieux connaître, prévenir et remédier, par tous les moyens possibles, aux violences conjugales sur les femmes âgées, ainsi que de mieux accompagner leur parcours de séparation et d’autonomisation. 

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