Téléchargez le document de travail - Les entreprises zombies en France : entre survie et défaillance
La France ne semble pas souffrir d’un problème de zombification de son économie. Il semble même que le processus de sélection du marché gagne en efficacité au cours du temps. Il permet aux entreprises de sortir de plus en plus rapidement de leur statut de zombie, soit vers la défaillance, soit vers la pérennité. Une première analyse descriptive montre que 40 % des entreprises devenues zombies pour la première fois en 2010 redeviennent pérennes après trois ans et 30 % finissent en défaillance. Ce résultat évolue dans le temps : de plus en plus d’entreprises redeviennent viables au bout de trois ans (55 % pour la cohorte de 2015) et de moins en moins entrent dans des procédures collectives de redressement ou de liquidation judiciaires (21 % pour la cohorte 2015). L’analyse économétrique montre que le statut de zombie accroît la probabilité de défaillance des entreprises matures de 22 %, à caractéristiques économiques et financières données (contre 220 % quand on ne tient pas compte de l’endogénéité de la variable zombie).
Par ordre décroissant des effets, l’appartenance à un groupe, la productivité globale des facteurs, les marchés concentrés (dont la valeur ajoutée est réalisée par très peu d’entreprises) et les barrières à la sortie (mesurées par les immobilisations corporelles et incorporelles) apparaissent comme des variables déterminantes du retour à la viabilité des entreprises zombies.
Au total, l’environnement économique (droit des faillites, institutions financières, etc.) dans lequel opèrent les entreprises en France ne semble pas favoriser le maintien sous perfusion des entreprises zombies. En effet, les chances de pouvoir se maintenir plusieurs années dans ce statut sont relativement faibles.
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