Selon les termes du rapport Brundtland, un développement « soutenable » ou « durable » est défini comme un « développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ».
Mesurer la soutenabilité d’une société ou d’une économie est une entreprise ardue puisqu’il s’agit de porter un regard dynamique, non figé dans le temps, sur un modèle de société et sur sa capacité à transmettre. Évaluer la soutenabilité nécessite de savoir mesurer l’état présent et futur de ces « capitaux », ce qui est, au vu des connaissances disponibles, extrêmement difficile, a fortiori lorsqu’il s’agit de ressources naturelles.
La crise économique, sociale et environnementale que nous traversons aujourd’hui sonne bien comme une remise en cause de notre modèle de développement dont la croissance du PIB est le principal étalon. Deux dimensions semblent particulièrement préoccupantes : nous risquons de léguer aux générations futures un environnement dégradé et une dette publique dont le poids n’a cessé de croître.
Mais dette publique et environnement entretiennent des relations de sens opposé avec la croissance économique. Cette dernière est en effet favorable à l’équilibre des finances publiques, mais encore synonyme de pressions accrues sur l’environnement. Pourtant, l’état de l’environnement doit pouvoir se maintenir, voire s’améliorer même en présence d’une croissance soutenue. Inversement, l’équilibre des finances publiques doit pouvoir être garanti même si la croissance n’est pas au rendez-vous. Il s’agit donc de découpler, d’une part, la croissance et les pressions exercées sur l’environnement, et, d’autre part, la croissance et l’équilibre des finances publiques.