32ème Rendez-vous de la Mondialisation
Mercredi 11 décembre 2013 – 17 heures à 19 heures 30
Commissariat général à la stratégie et à la prospective
Salles Jean Monnet et Pierre Guillaumat
18, rue de Martignac - 75007 Paris
Un événement organisé par le Commissariat général à la stratégie et à la prospective, le CEPII, le CERI Sciences-Po et en partenariat avec le quotidien Les Echos.
D’ici 2020, deux milliards de personnes supplémentaires rejoindront les centres urbains. C’est alors plus de la moitié de la population des pays en développement qui habitera dans les villes. Il aura ainsi fallu à peine deux siècles pour inverser la tendance : à 90 % rurale au milieu du XIXème siècle, la population mondiale sera urbanisée à 70 % au milieu du XXIème siècle. La ville sera pour beaucoup la figure dominante des années à venir comme l’État-nation a été celle du siècle dernier.
Pour ceux qui s’intéressent aux futures grandes villes et aux enjeux qu’elles soulèvent, il reste certes difficile d’en établir une géographie et surtout une hiérarchie précise à l’horizon 2030. C’est ainsi 300 millions de chinois qui devraient quitter les campagnes pour des villes qui n’existent pas encore. N’existe-t-il pas d’autre perspective que des villes tentaculaires ? Les villes moyennes pourront-elles au final tirer leur épingle du jeu ?
La ville présente aujourd’hui un double visage. Elle est reconnue comme un espace économique moteur, un lieu d’innovation concentrant les savoirs. Mais elle peut générer des risques d’exclusion ou de conflit si les habitants n’ont pas ou peu accès aux infrastructures et aux services collectifs. La tentation du repli sur soi, notamment via le phénomène des « gated communities »n’épargne pas les villes. Comment réguler les violences dans l’espace urbain et y préserver la notion de « cité », au nord comme au sud ?
Absorbant à elles seules 75 % de l’énergie produite dans le monde, les villes ne pourront en tout cas pas s’exonérer d’une gestion plus rigoureuse (plus « durable ») de leurs ressources. Les évolutions et aménagements toucheront en priorité les modes de consommation d’énergie et les déplacements. La ville intelligente (« smart city ») se propose d’y remédier, faisant valoir une valeur ajoutée articulée autour de la transparence des informations, grâce à l’évaluation et à la communication des données. En découlerait de nouveaux usages et surtout de nouvelles modalités de participation. C’est donc la gouvernance des villes qui est en question, dans les pays développés comme dans les pays en développement.
Peuplées comme des pays et riches comme des États pour nombre d’entre elles, les villes globales engagent par leurs décisions (gestion de l’eau ou des émissions des gaz à effet de serre par exemple) un nombre croissant de personnes, bien au-delà de leurs seuls administrés. Creusets d’influence et de pouvoirs, ne connaissant plus les frontières, les mégalopoles ont des intérêts qui pourraient contrevenir à ceux de leurs États d’appartenance, notamment dans le champ diplomatique. Le modèle des relations internationales sera-t-il remis en question ?
PROGRAMME
- Ouverture par Pierre BOLLINGER, du Commissariat général à la stratégie à la prospective
Avec, par ordre d’intervention :
- Lise BOURDEAU-LEPAGE, professeur à l’université Jean Moulin – Lyon 3, chercheuse au Laboratoire GRGA « Environnement, Villes, Société » de l’UMR 5600
« Les villes aujourd’hui mais demain ? » - Sophie BODY-GENDROT, professeur émérite à l’université Sorbonne-Paris-IV, chercheur au CESDIP/CNRS/ministère de la Justice, membre du réseau Urban Age de la London School of Economics
« Mondialisation et insécurité : un défi pour les mégapoles du nord et du sud » - Jacques ROGER-MACHART, associé-gérant d’Entreprises et Développement Régional (EDR), ancien député
« La science au service des villes : les « smart cities » dans la mondialisation » - Cynthia GHORRA-GOBIN, directeur de recherche au CNRS, CREDA Université de Paris 3 Sorbonne Nouvelle
« La « diplomatie des villes » utopie ou réalité dans la mondialisation ? »
Rendez-vous présidé par : Maurice CHARRIER, vice-président de la communauté urbaine de Lyon (Grand Lyon), ancien maire de Vaulx-en-Velin
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