Le poids des dépenses pré-engagées dans la dépense totale des ménages a crû entre 2011 et 2017 au même rythme qu'entre 2006 et 2011 (+ 2 points dans les deux cas). En 2017, en moyenne, les dépenses pré-engagées représentaient ainsi 32 % des dépenses des ménages de France métropolitaine.
Des dépenses pré-engagées plus lourdes pour les accédants, les locataires et les célibataires, et plus élevées dans les grandes agglomérations
Ce sont les locataires du parc privé qui font face aux dépenses de logement les plus élevées. Les dépenses pré-engagées de logement ne représentent que 13 % de la dépense totale chez les ménages pauvres lorsqu'ils sont propriétaires non accédants (c'est-à-dire qu'ils ont fini de rembourser leur crédit immobilier), mais 30 % de cette dépense lorsqu'ils sont accédants, 36 % lorsqu'ils sont locataires du parc social et 40 % lorsqu'ils sont locataires du parc privé. On constate également que le poids des dépenses pré-engagées dans la dépense totale diminue avec l'âge et est plus lourd pour les célibataires, avec ou sans enfants. Enfin, les dépenses pré-engagées pèsent plus lourd dans les grandes agglomérations, en lien avec des prix du logement plus élevés, notamment en région parisienne.
Des inégalités de revenu arbitrable presque deux fois plus fortes que les inégalités de niveau de vie
Le revenu arbitrable se définit comme la différence entre le revenu disponible du ménage (revenu calculé après prestations reçues et impôts directs versés) et les dépenses pré-engagées : c'est donc le budget sur lequel les ménages peuvent décider ce qu'ils font sans être tenus par un contrat fixe. L'écart entre revenu disponible et revenu arbitrable est plus fort pour les ménages pauvres, puisque le poids des dépenses pré-engagées est plus lourd pour ces ménages. En 2017, la moitié des ménages pauvres avait un niveau de vie, c'est-à-dire un revenu disponible par unité de consommation, inférieur à 819 euros par mois. Mais la moitié d'entre eux avait un revenu arbitrable par unité de consommation inférieur à 343 euros par mois.
*Les dépenses pré-engagées ne prennent pas en compte les dépenses liées aux transports.