En dépit des dépenses publiques engagées en faveur de l’emploi depuis trente ans, la France reste marquée par un chômage élevé et ne parvient qu’imparfaitement à soutenir les personnes les plus en difficulté sur le marché du travail. Elle se démarque ainsi de certains pays européens qui eux réussissent à concilier faible chômage, taux d’emploi élevé et qualité des emplois (voir graphique).
Dans la prochaine décennie, l’emploi pourrait connaître de profondes mutations – dans son volume, sa composition ou ses formes – sous l’effet notamment du numérique et de l’évolution des qualifications. L’élection présidentielle de 2017 doit être l’occasion de réexaminer les politiques publiques déjà mises en œuvre et de débattre des évolutions souhaitables, afin d’améliorer le fonctionnement du marché du travail mais aussi la qualité de l’emploi.
Les leviers à mobiliser font l’objet de vifs débats. Si faire évoluer la formation initiale et continue pour répondre aux besoins de l’économie et faciliter les mobilités professionnelles fait consensus, la façon d’y parvenir reste à préciser. D’autres leviers visant à poursuivre la réduction du coût du travail peu qualifié, inciter à la reprise d’emploi, et sécuriser ou accompagner les actifs nécessitent des arbitrages en fonction de leur efficacité et de leur coût pour les dépenses publiques. Enfin, les leviers relevant de la règlementation du marché du travail – temps et contrats de travail, dialogue social – doivent être examinés au regard de ce double objectif : accroître tant le volume que la qualité des emplois.
Note réalisée avec l'appui de la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) du ministère du Travail
En vue d'éclairer les choix collectifs par des travaux d'étude et de prospective, France Stratégie a engagé le projet « 2017-2027 » visant à analyser les enjeux de la décennie qui suivra la prochaine élection présidentielle. Des documents thématiques produits par les experts de France Stratégie sont publiés sur un site web spécifique qui accueille aussi des contributions d'experts et d'acteurs de la société civile. Aucun des documents publiés dans ce cadre n'a vocation à refléter la position du gouvernement.