L’essoufflement de la reprise de l’activité en zone euro à partir du printemps 2014 a conduit, dans le sillage des élections européennes de mai 2014, à faire éclore un débat sur l’investissement en Europe. L’investissement est une notion économique qui permet la jonction des problématiques de l’offre et de croissance potentielle à moyen-long terme d’une part, et de demande à plus court terme d’autre part.
Alors que la zone euro fait face à un déficit conjoncturel de demande agrégée et à d’importants défis structurels de compétitivité, la résorption d’un retard d’investissement apparaît comme une préconisation équilibrée.
Entre 2007 et 2013, malgré une première phase où l’investissement a relativement bien résisté, la zone euro a accumulé un retard important vis-à-vis des États-Unis. L’Espagne et l’Italie notamment connaissent un reflux très marqué de l’investissement dans toutes ses composantes.
Le diagnostic concernant la France et l’Allemagne est plus difficile. L’Allemagne connaît un sous-investissement public chronique depuis de nombreuses années que la crise n’a pas ralenti, bien au contraire. La France est plutôt confrontée à un mal-investissement : insuffisance de la formation de capital productif de haute qualité (en particulier R & D), et orientation des ressources vers des secteurs qui ne préparent pas l’avenir (immobilier notamment).
Formation brute de capital fixe dans le secteur manufacturier* (en volume)
* Investissement au sens de la comptabilité nationale. Toutes les données de FBCF sont en base 2005 et ne prennent donc pas en compte la récente révision en base 2010.
Source : Eurostat
Sommaire de la Note d'analyse 16 – Y a-t-il un retard d'investissement en France et en Europe depuis 2007 ?
- Le décrochage de l'investissement en zone euro depuis 2007
- Une croissance ralentie de l'investissement dans les TIC et la R & D
- L'investissement dans les infrastructures publiques dans le sud de la zone euro