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Infographie
Publié le
Jeudi 28 Octobre 2021
Les start-up seraient-elles un moteur « empêché » de création d'emplois ? La France est parmi les premiers pays de la tech d'Europe occidentale. Les levées de fonds des start-up françaises ont dépassé les cinq milliards d'euros en 2020. Pourtant elles peinent à recruter.

Le Réseau Emplois Compétences de France Stratégie et la Direction générale des entreprises (DGE) expliquent ce paradoxe avec une étude inédite sur la situation de l'emploi dans les start-up françaises. À la clé : cinq préconisations pour que les start-up réalisent leur plein potentiel de création d'emplois.

Qui sont les start-up et combien sont-elles ?

Popularisée en français par le vocable « gazelle » dans les années 1980, la start-up désigne depuis « une entreprise nouvelle, levant des fonds, portant un projet innovant ou avec un fort potentiel de croissance rapide ». Pour tenir compte de ces différentes caractéristiques, quatre populations d'entreprises ont été considérées :

  • Les gazelles : Entreprises de moins de 8 ans, ayant 10 équivalents temps plein en 2015 et un taux de croissance annuel moyen de leur chiffre d'affaires strictement supérieur à 20 % entre 2015 et 2018.
  • Les jeunes entreprises : 1,1 million d'entreprises de moins de 8 ans en 2018.
  • Les entreprises ayant levé des fonds : 5 800 entreprises de moins de 8 ans en 2018 dont le capital social est inférieur à 100 K€ en 2015 et supérieur à 200 K€ en 2018.
  • Les entreprises innovantes : 13 000 entreprises de moins de 8 ans en 2018 ayant reçu une aide à l'innovation ou à la R & D au moins une fois depuis leur création.​

Emploi : la start-up en quête de perles rares

Les start-up créent plus d'emplois que les autres entreprises. Pourtant elles connaissent davantage de difficultés à l'embauche. Une tension liée notamment au caractère très spécifique des profils qu'elles recherchent et à la vitesse à laquelle elles recrutent.

Les start-up : un fort potentiel de création d'emploi

Les start-up représentent 114 000 emplois directs en France en 2018. Leur effectif salarié a progressé de 9 % de 2018 à 2019 soit 3 points de plus que l'ensemble des jeunes entreprises.

Le profil type d'un employé de start-up : un homme, très qualifié, souvent ingénieur
 

  • 49 % des salariés en start-up sont cadres parmi lesquels 2/3 d'ingénieurs.
  • 65 % sont des hommes.
  • 5 K€ c'est la rémunération brute annuelle que perçoivent en moins les ingénieurs et cadres dans les start-up.

Des embauches sous tension sur les métiers techniques

  • 64 % des start-up anticipent des difficultés sur les embauches de 2019, soit 11 points de plus que les entreprises traditionnelles;
  • 44 % des start-up identifient des difficultés d'embauche d'emplois techniques, contre seulement 1 % pour les entreprises traditionnelles.

Réaliser le plein emploi

Le REC a mené une enquête en ligne auprès de 180 start-up, des auditions et des entretiens. Il en ressort que les start-up connaissent le même type de difficultés que les TPE-PME, mais fortement accentuées par les particularités de leur modèle économique.

L'absence de candidat ou l'inadéquation des profils sont les principales sources de difficultés avancées pour près de 50 % des start-up enquêtées.

  • L'instabilité économique de la start-up et la méconnaissance des opportunités découragent les candidats.
  • La start-up recrute sur des marchés en tension très concurrentiels.
  • Les pratiques RH en start-up sont souvent informelles du fait de l'absence de DRH, ou de l'inexpérience du dirigeant en matière de RH lorsqu'il assume la fonction.
  • Les start-up ont peu de liens avec les acteurs de l'emploi et de la formation et recourent peu aux dispositifs de droits commun en matière d'embauche.

 

Plusieurs leviers peuvent être moilisés pour « libérer »​ le moteur de création d'emploi des start-up :

 

  • Améliorer les pratiques de recrutement en diversifiant notamment les canaux de sourcing et les profils des candidats.
  • Mieux identifier les besoins de compétences et « aller à la rencontre » des candidats potentiels (dans les universités, écoles, …).
  • Renforcer la fonction RH et la marque employeur via un accompagnement personnalisé si besoin.
  • Mieux définir l’objet « start-up » afin d’améliorer la collecte des données pour élaborer, piloter et évaluer les politiques publiques en direction des start-up.
  • Faciliter l’accès des start-up aux dispositifs existants d’accompagnement à l’embauche et à la formation et les adapter quand c’est nécessaire aux spécificités des start-up.

 

Conclusion

Soutenues financièrement dans leur phase de création, les start-up  butent ensuite sur des difficultés de recrutement qui obèrent leur perspective de croissance. Reconnecter « l’écosystème start-up » à celui de l’emploi et de la formation constitue la clé pour libérer le potentiel de création d’emplois des start-up.

 

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