Un label est destiné généralement à différencier, à discriminer positivement un produit en lui attribuant des qualités particulières que n'ont pas les autres produits de même type. L'idée séduit car elle oriente et facilite le choix du consommateur.
Un label est relativement simple à décerner lorsqu'il s'agit d'un produit à faible transformation industrielle, tels que les produits agricoles et alimentaires ou les produits du commerce équitable. Lorsqu'il s'agit d'un produit complexe, le label est attribué sur un critère précis de qualité ou de sécurité ou de respect de l'environnement ou tout autre critère.
L'idée d'attribuer un label à des "entreprises socialement responsables" (comme il en est question dans la loi Grenelle 1 et au niveau de l'Union européenne) se heurte à des difficultés autrement plus importantes.
Il faudrait déjà cerner ce qu'on entend par "entreprise" : unité de production, société, groupe (niveau national, international)...
Il faudrait ensuite déterminer des critères permettant de dire ce qui est "socialement responsable" et ce qui ne l'est pas. La tâche est évidemment complexe compte tenu de la diversité des aspects de la RSE et de sa multi-dimensionnalité.
Se pose également une question de principe : est-ce au marché (généralement sourd et aveugle) de décider de la qualité sociale et environnementale d'une entreprise ? Pourquoi le consommateur serait-il plus pertinent que le citoyen ?
