Pendant la COP28, la question de la neutralité carbone et des solutions pour y parvenir ont fait l'objet de discussions entre les États réunis à Dubaï. Quid des moyens mis en œuvre en France ? Pour arriver à la neutralité d'ici à 2050, l'État s'est donné un cap : la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC). Elle fixe dans chaque secteur des orientations de réduction d'émissions de gaz à effet de serre.
Mais le champ des possibles est large, et les enjeux économiques importants. Éolien, solaire, véhicules hybrides, électriques, rénovation des logements… Comment savoir ce qui permettra de réduire nos émissions à moindre coût ? Pour aider à réaliser des arbitrages, il est possible d’utiliser un outil très précis : le coût d’abattement. Il consiste à rapporter le coût d’une solution de décarbonation aux émissions de CO2 évitées.
Ainsi, en 2020, le coût d’abattement d’un véhicule électrique était d’environ 250€/tonne de CO2 évitée. Un coût qui, avec l’innovation, devrait encore baisser d’ici 2030, pour atteindre les 200€ par tonne. Mais attention, comparer les coûts d’abattements des différentes solutions ne suffit pas. Il y a un autre élément à prendre en compte : la valeur de l’action pour le climat (VAC).
C’est la valeur que la collectivité donne aux actions qui contribuent à la réduction des émissions. En 2020, elle était fixée à 120€ la tonne de CO2, et devrait augmenter pour atteindre les 775€ d’ici 2050. Le but étant de viser des solutions dont le coût est inférieur à cette valeur.
Enfin, le coût d’abattement, estimé pour la société, peut être différent du coût financier supporté par les acteurs économiques. Il est certes perfectible, mais permet d’apporter un ordre d’idée et d'orienter les investissements à long terme.