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Rapport
Publié le
Mercredi 25 Janvier 2023
La région Corse représente 0,5 % de l’emploi de France métropolitaine, soit 132 000 personnes. Entre les créations d'emploi et les départs en fin de carrière, 46 000 seraient postes à pourvoir d’ici 2030 (4 200 par an), soit 36% de l’emploi actuel. 8 % de ces postes ne seraient pourvus par les jeunes débutants et les travailleurs venus d'autres régions

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La Corse sur une forte dynamique d'emploi

La Corse serait la région la plus dynamique en termes d'emploi : il augmenterait de 8 % contre 4 % dans l'Hexagone. Les départs en fin de carrière y seraient comparables à la moyenne métropolitaine. Ainsi, la Corse se hisse en troisième position des régions à forte proportion de postes à pourvoir. Peu de jeunes débuteraient leur carrière (21% contre 27 % au niveau national) en Corse. Ce vivier de recrutement serait accentué par des arrivées nettes de nouveaux travailleurs résidents (6% de l’emploi de 2019). Au total, 8% des postes seraient non pourvus par les jeunes débutants et les arrivées d’actifs en emploi dans la région (contre 5 % en France métropolitaine) et devraient alors être alimentés par les sorties du chômage, les reprises d’activité ou les immigrants récents qui ne sont pas pris en compte ici.

 

Lecture : Entre 2019 et 2030, 2 500 postes seraient à pourvoir parmi les agents d’entretien, dont 2 100 dus aux départs en fin de carrière plus 4 000 emplois créés.

La moitié des métiers qui afficheraient le plus de postes à pourvoir en Corse sont des métiers déjà présents aux premières places dans la hiérarchie nationale des métiers aux plus forts besoins de recrutement. Cinq professions qui ne sont pas dans le classement national des plus forts besoins de recrutement apparaissent pour la Corse, attestant le caractère résidentiel (ouvriers du bâtiment, infirmiers) et touristique (vendeurs) de l’économie corse mais aussi la persistance d'une spécialisation agricole. 

Bâtiment, tourisme, administration : des difficultés de recrutement à anticiper

 

Lecture : Entre 2019 et 2030, parmi les agents d’entretien en Corse, le déséquilibre potentiel entre les 2 500 besoins de recrutement (soit 2 100 départs en fin de carrière plus 400 créations nettes d’emploi) et le nombre de jeunes débutants (800) serait de 1 700. Ces besoins non couverts représenteraient un quart des emplois de 2019 de ce métier (25 %). Les tensions étant déjà fortes sur les recrutements dans ce métier en Corse en 2019, elles risquent de s’accentuer d’ici 2030.

Note : certains métiers dans le graphique sont des regroupements de familles professionnelles (FAP). Pour la Corse, les FAP avec des effectifs en emploi en 2019 inférieurs à 1 000 emplois sont regroupés entre eux afin d’avoir des résultats plus robustes (voir l'Annexe 3 du rapport).     

Les métiers pour lesquels les recrutements pourraient être plus difficiles (déséquilibre positif élevé[1] d’ici à 2030 sont principalement ceux qui auraient aussi les plus forts besoins de recrutement. Le nombre de jeunes débutants et l’arrivée nette de travailleurs en provenance d’autres régions ne seraient donc pas suffisants pour pourvoir les postes dans ces métiers en Corse. Les patrons et cadres d’hôtels, cafés, restaurants, les dirigeants d’entreprises et les professions intermédiaires administratives de la fonction publique ne font pas partie des métiers à forts besoins de recrutement en Corse. Ils afficheraient néanmoins un nombre élevé de postes non pourvus par les jeunes débutants et par les travailleurs venus d’autres régions.

 

Un métier est surreprésenté (ou spécifique) si son effectif est supérieur à 1 000, qu’il rassemble plus de 1 % de l’emploi régional et que sa part dans la région est supérieure à celle observée sur le reste du territoire métropolitain.

Lecture : Entre 2019 et 2030, parmi les agriculteurs, sylviculteurs et pêcheurs en Corse, le déséquilibre potentiel entre les 1 900 besoins de recrutement (soit 1 700 départs en fin de carrière plus 200 créations nettes d’emploi) et les 1 100 viviers de recrutement (soit 900 jeunes débutants plus 200 entrées régionales nettes) serait de 800. Ces besoins non couverts représenteraient plus d’un emploi de 2019 sur dix de ce métier (15 %). Les tensions étant modérées sur les recrutements dans ce métier en Corse en 2019, elles risquent de s’accentuer d’ici 2030. 

Cette région se caractérise par un poids plus élevé des métiers de l’agriculture - et notamment la viticulture et l’arboriculture - et de l’agro-alimentaire (secteur dans lequel sont recrutés les ouvriers et techniciens des industries de process). Les métiers du bâtiment et des travaux publics restent spécifiques à la Corse malgré une baisse de la construction de logements neufs depuis 2020. Ils sont marqués par des tensions très fortes en 2019 qui risquent de s’accentuer pour les ouvriers qualifiés du bâtiment et conducteurs d’engins du bâtiment et les ouvriers du second œuvre du bâtiment. La tension déjà forte pour les patrons et cadres d’hôtels, cafés, restaurants s’accentuerait d’ici 2030 alors qu’elle resterait modérée pour les agents des transports et tourisme et cadres des transports, de la logistique et navigants de l’aviation.

 


[1] Un déséquilibre positif signifie que les besoins de recrutement (créations nettes d’emploi, départs en fin de carrière, départs nets de travailleurs vers d’autres régions) ne seraient pas spontanément pourvus par une partie des ressources en main d’œuvre (jeunes débutants et arrivées nettes de travailleurs en provenance d’autres régions).

Auteurs

Cécile Jolly - Equipe
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Cécile
Jolly
Travail, emploi, compétences
Jean Flamand
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Libre
Jean
Flamand
Travail, emploi, compétences
Alexis Eidelman (Dares)
Camille Cousin (Dares)

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